Optimiser la prise en charge des douleurs inguinales : stratégies pratiques pour une pathologie complexe

9 mins de lecture. Posté dans Hanche
Un article de Dr Jahan Shiekhy info

Les douleurs à l’aine peuvent être difficiles à gérer en raison de leurs causes multiples et parce qu’elles s’accompagnent souvent de douleurs à la hanche. En raison des multiples facteurs et structures potentielles qui influencent la douleur à l’aine, il peut être difficile de savoir quelle voie emprunter pour la gérer. Ce blog présente les pratiques de la kiné experte Andrea Mosler sur la prise en charge des douleurs à l’aine, dans le but de vous aider à maîtriser votre prise en charge et à optimiser les résultats pour vos patients souffrant de ces douleurs.

Si vous rêvez d’être une petite souris et d’observer comment la kiné experte Andrea Mosler prend en charge les douleurs inguinales, regardez son cours pratique complet ICI.

 

Évaluation

La première étape de la prise en charge des douleurs à l’aine consiste à identifier les déficiences associées et à catégoriser le type de douleur à l’aine – vous pouvez en savoir plus à ce sujet dans le cours pratique d’Andrea sur l’évaluation des douleurs inguinales. De manière générale, les douleurs inguinales peuvent être classées dans une ou plusieurs des cinq catégories suivantes (1) :

  • Douleur inguinale liée aux adducteurs,
  • Douleur inguinale liée à l’aine,
  • Douleur inguinale liée à l’ilio-psoas,
  • Douleur inguinale liée au pubis,
  • Douleur inguinale liée à la hanche.

Après une évaluation approfondie, vous pouvez entamer le processus de prise en charge en utilisant des stratégies telles que :

  • La thérapie manuelle,
  • Les aides externes,
  • Les exercices d’activation musculaire,
  • L’entraînement proprioceptif,
  • L’entraînement de force,
  • La pliométrie et l’entraînement au retour au sport.

 

Thérapie manuelle

Les techniques manuelles permettent d’améliorer l’amplitude des mouvements et de réduire la douleur afin d’améliorer la capacité du patient à participer aux exercices de rééducation. Les techniques manuelles sont plus susceptibles d’être utiles dans les situations aiguës ou lorsque des niveaux élevés de douleur rendent l’exercice difficile.

La mobilisation des tissus mous peut être utilisée sur les adducteurs, les fléchisseurs de hanche et/ou les muscles fessiers, car ces zones ont tendance à être irritées chez les athlètes souffrant de douleurs à l’aine. De même, pour les athlètes qui présentent une composante de douleur liée au nerf fémoral ou au nerf obturateur, des techniques telles que la mobilisation des tissus mous et les mobilisations articulaires de la hanche et de la colonne vertébrale peuvent être indiquées.

Aides extérieures : taping, sangles, shorts de compression

Pour faciliter la rééducation et la reprise du sport, de nombreux athlètes ont recours à des aides externes qui réduisent la douleur lors de la mise en charge. Il peut s’agir de taping, de sangles ou de shorts de compression. Découvrez l’extrait ci-dessous tiré du cours pratique d’Andrea, dans lequel elle démontre l’utilisation de certaines de ces aides :

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Exercices d’activation musculaire

Maintenant que nous avons abordé les moyens de réduire la douleur et de bouger, passons au cœur de notre plan de prise en charge : l’exercice.

Les premiers exercices de rééducation doivent viser à rétablir le contrôle lombo-pelvien et à réduire la raideur. Ces exercices d’introduction doivent inclure l’activation du muscle transverse de l’abdomen, ainsi que des inclinaisons pelviennes afin de comprendre le positionnement neutre du bassin. Pour commencer ces exercices lombo-pelviens, il est préférable d’utiliser des positions qui simplifient la coordination du mouvement, comme la position à quatre pattes et le décubitus dorsal.

L’étape suivante consiste à effectuer des contractions isométriques de la hanche et de la région pelvienne afin de réduire la douleur et d’activer les zones qui ont été inhibées en raison de la douleur. Il s’agit par exemple de l’adduction en décubitus dorsal et de la flexion de la hanche en position assise avec une résistance manuelle.

L’étape finale de cette phase d’activation précoce consiste à développer le contrôle pelvien latéral en charge. Les montées de hanche latérales sont un excellent exercice pour développer ce contrôle, comme le montre Andrea dans la vidéo ci-dessous, tirée de son cours pratique :

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Entraînement proprioceptif

Cet entraînement peut souvent être mis en place dès le début, car il ne nécessite qu’un mouvement minimal de la hanche. Au départ, l’athlète travaillera l’équilibre statique, par exemple en se tenant debout sur une surface souple, puis il progressera les yeux fermés. L’équilibre dynamique sera ensuite abordé en introduisant des mouvements tels que des fentes multidirectionnelles sur une surface souple.

L’entraînement proprioceptif peut être développé de différentes manières, notamment par l’ajout de charges externes ou la rotation du corps pour modifier le centre de masse de l’athlète. Par exemple, lors d’une fente, la rotation du tronc peut être ajoutée pour déplacer le centre de masse de l’athlète.

 

Entraînement de force

Parallèlement au travail de l’équilibre, il est nécessaire d’effectuer des exercices isolés pour les hanches, de renforcer le tronc et de pratiquer des exercices multi-articulaires (par exemple, des squats).

Renforcement de la hanche

Le patient doit passer d’un entraînement isométrique à un entraînement isotonique aussi rapidement qu’il le peut. C’est là que vous pouvez intégrer les signaux d’activation lombo-pelvienne de début de rééducation pour renforcer la hanche en abduction/adduction, flexion/extension et rotation médiale/latérale.

Dans son cours pratique, Andrea montre comment faire progresser la planche de Copenhague, qui est particulièrement importante pour les douleurs inguinales liées aux adducteurs. Vous trouverez ci-dessous un extrait de son cours pratique :

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Au départ, ces exercices peuvent être effectués en position couchée sur le dos, sur le côté ou à quatre pattes. Cependant, des variations en position debout doivent être ajoutées pour améliorer le contrôle moteur en chaîne cinétique fermée et développer la force dans les positions spécifiques au sport. Il est recommandé d’utiliser des machines à câbles afin de standardiser les charges. En effet, les élastiques n’offrent pas une résistance constante sur toute l’amplitude du mouvement et la résistance varie en fonction de facteurs tels que l’ancienneté de l’élastique par exemple.

Renforcement du tronc

La faiblesse du tronc est fréquemment observée chez les athlètes souffrant de douleurs à la hanche et à l’aine. D’après mon expérience clinique, il s’agit de l’un des éléments les plus négligés dans les programmes de rééducation. Les principaux exercices sur lesquels il faut se concentrer sont les sit-ups, les élévations de jambes, le gainage dans différentes positions, et éventuellement les sit-ups avec rotation pour certains athlètes (par exemple, les lanceurs de poids). Dans la vidéo ci-dessous, Andrea propose une progression d’exercices de sit-ups qui renforcent le tronc tout en minimisant l’irritation de la hanche :

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Entraînement multi-articulaire

Il s’agit de mouvements composés plus importants comme les fentes, les squats et les soulevés de terre (les variations unilatérales de ces mouvements peuvent aider à améliorer le contrôle latéral du bassin). Pour certains athlètes, il est essentiel de limiter la flexion de la hanche en fin de course. De nombreux athlètes souffrant de douleurs à l’aine (en particulier ceux qui présentent un conflit fémoro-acétabulaire) ressentent des douleurs en flexion profonde de la hanche. En effectuant des squats et des deadlifts dans une plus petite amplitude de flexion de hanche, nous pouvons charger ces mouvements avec un poids conséquent tout en évitant l’irritation.

 

Pliométrie et retour au sport

Entraînement pliométrique

L’entraînement pliométrique fait le lien entre la rééducation et le retour au sport. La programmation exacte varie en fonction de facteurs tels que le type de blessure et le sport pratiqué par l’athlète. Cependant, il existe quelques principes fondamentaux à suivre.

En général, les exercices les moins intenses/complexes sont : de faible amplitude (c’est-à-dire de faible hauteur et/ou distance horizontale), bilatéraux, concentriques (charges d’atterrissage excentriques minimales), à répétition unique, effectués sur des surfaces souples avec rebond, et/ou effectués dans le plan sagittal. Dans le tableau ci-dessous, la colonne de gauche indique par où commencer l’entraînement pliométrique et fournit des progressions pour chaque variable à mesure que l’on se déplace vers la droite :

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REMARQUE : il est important de progresser avec prudence dans les mouvements frontaux et multiplanaires, car ceux-ci peuvent être particulièrement aggravants pour les patients souffrant de douleurs à l’aine.

Retour à l’entraînement sportif

Lorsque l’athlète parvient à faire preuve d’un contrôle suffisant et d’une irritabilité minimale lors de l’entraînement pliométrique, il peut commencer son entraînement de retour au sport.

L’introduction fondamentale à la reprise du sport est la course en ligne droite. La course fournit la charge tissulaire répétitive et continue dont l’athlète a besoin pour tolérer les exigences du sport. Lorsque l’athlète fait preuve d’une bonne mécanique et peut courir de façon continue (par exemple 15 minutes), il doit augmenter la complexité des mouvements en effectuant des courses en zig-zag. La progression suivante consiste à effectuer des exercices de changement de direction.

Lorsque l’athlète maîtrise les exercices de changement de direction, il peut commencer à effectuer certains exercices avec un équipement sportif (par exemple, un joueur de football effectuant des exercices de zig-zag en cône tout en dribblant). L’introduction de l’équipement aide l’athlète à reprendre les échauffements avec l’équipe, ce qui est très motivant et marque une étape importante dans le processus de rééducation.

 

Conclusion

Une bonne prise en charge des douleurs inguinales nécessite les bons outils à chaque étape de la rééducation. Ce blog a présenté quelques-uns des outils puissants dont disposent les kinésithérapeutes, dont notamment :

  • La thérapie manuelle,
  • Les aides externes,
  • Les exercices d’activation musculaire,
  • L’entraînement proprioceptif,
  • L’entraînement de force,
  • La pliométrie et l’entraînement au retour au sport.

Pour savoir comment maîtriser l’évaluation et la prise en charge des douleurs inguinales chez les athlètes, consultez les cours pratiques complets de la kinésithérapeute Andrea Mosler ICI.

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